" Sadko, le cavalier du Baïkal qui galope sur son tarpan des steppes, est né d'un tourbillon de lumière et de vent. Je ne sais plus s'il se fondait aux brumes montant des eaux ou si c'étaient les sabots de son cheval qui soulevaient les nuées dont monture et cavalier s'enveloppaient, mais son image ne cessait de surgir des brouillards de mon rêve. S'il s'est laissé entraîner jusqu'aux abords impétueux du Rhône, c'est qu'il fallait que ce Barbare découvre un monde où la barbarie prend des dimensions qu'aucun homme de sa race n'aurait su imaginer. Durant des lunes et des lunes, nous avons chevauché ensemble pour atteindre les Gaules où Jules César menait sa guerre. En lançant Sadko dans la mêlée, j'ai cru en finir avec lui. Mais on ne distance pas un cavalier de sa trempe. A présent, c'est lui qui m'entraîne. Pareil à un fétu de paille, je flotte dans son sillage où dansent les étoiles.