Et hop, vive Achille Talon ! Un personnage, ce Talon. Il débarque sans crier gare un beau jour de 1963 dans les pages de l'hebdomadaire Pilote. Difficile de le louper, avec sa bedaine triomphante, son énorme nez, son gilet jaune vif à boutons rouges et son veston bleu. Achille Talon -Chichille pour les intimes- se fait surtout remarquer par sa faconde et son débit de parole inépuisable. Ses discours à rallonge et à tiroirs font gonfler les bulles jusqu'à l'excès, envahissent les cases et noient le lecteur sous un véritable déluge de mots et de phrases. Talon, c'est l'incarnation jusqu'à la caricature du bon bourgeois suffisant et content de lui, triomphant derrière les haies du jardin de son pavillon, en bisbille avec Lefuneste, son voisin atrabilaire.