Pas très poli, ce Lincoln. La décence nous interdit de rapporter les premiers (gros) mots que cet apprenti cow-boy prononça, mais ce n’était pas joli-joli. Et après, ça n’a fait qu’empirer. Le genre à vouloir sans cesse bousculer l’ordre établi et à agacer les grands avec ses remarques lucides û et donc un tantinet pénibles. Résultat : à dix-neuf ans, on l’a gentiment invité (à grands coups de pied aux fesses, pour être précis) à aller se faire pendre ailleurs. Et voilà notre Lincoln parti sur les routes, avec sa gueule en biais, son mégot à la bouche et sa silhouette dégingandée, en train de ruminer contre le monde entier, de lancer des bâtons de dynamite dans les rivières pour faire exploser les poissons û c’est malin, tiens û et de jeter des os de poulet aux mendiants en les traitant de "feignasse". Bref, dans la famille cow-boy, on a vu mieux.