Abondance, beaufort, tome des Bauges et tomme de Savoie, persillés, chevrotins et autres bleus : les Alpes du Nord sont le berceau d'une multitude de fromages, fruit de l'acharnement des Savoyards à tirer parti de ce milieu si difficile qu'est la montagne. Omniprésente, l'empreinte des hommes se révèle à travers une diversité de savoirs et de pratiques, liés à la culture de l'herbe, au travail du lait et à la gestion des écosystèmes microbiens, qui font des fromages un véritable patrimoine vivant.

Espace de liberté, parangon d'une nature ouverte et généreuse, source d'imaginaire pour petits et grands mais aussi patrimoine à conserver et à valoriser, soumise aux impératifs de rentabilité économique : la forêt, dont la représentation a profondément évolué au fil du temps, est aujourd'hui l'objet d'appropriations et d'enjeux contradictoires dans nos pays occidentaux. Fruit d'une approche interdisciplinaire réunissant historiens, géographes, forestiers et archéologues, cet ouvrage s'efforce d'explorer les multiples facettes de cette réalité dont la richesse n'a d'égale que la complexité.

Faire connaître le quotidien d'un Annécien des vieux quartiers populaires dans les années 30-40 est la seule ambition de ce récit qui se situe dans notre belle Cité dont l'histoire et les personnages célèbres font l'objet de nombreux écrits. Mais quelques facettes et événements d'une époque récente, s'ils subsistent encore dans quelques mémoires, ne sont pas toujours connus des touristes comme des nouveaux habitants, c'est pourquoi il m'a semblé nécessaire d'en laisser une trace.

Au lendemain de la guerre, les Résistants qui avaient participé aux combats des Glières de février - mars 1944, ont écrit un témoignage qui reste à ce jour le meilleur ouvrage de synthèse sur ces événements. Ce livre s'ouvre par un premier chapitre intitulé " Le sens des Glières ". Ainsi ont-ils voulu affirmer d'emblée le caractère hautement symbolique de Glières, bien au-delà de faits qui, au plan strictement militaire, pouvaient n'être considérés que comme un épisode mineur d'une guerre mondiale qui avait été cataclysmique. Depuis lors, si la notoriété et le rayonnement de Glières n'ont cessé de se conforter, c'est bien parce que ce symbole est l'un de ceux qui ont " fait la France " ainsi que l'écrivait un grand hebdomadaire. A Glières, plus qu'ailleurs, nous pouvons comprendre au nom de quoi nous voulons vivre ensemble dans notre pays de France, au-delà des clivages idéologiques et politiques. Au cours de plus de six décennies, ce symbole a été célébré, tant à la Nécropole nationale des Glières de Morette que sur le Plateau, à la faveur du très grand nombre d'allocutions prononcées au fil des commémorations. la plupart de ces textes ont disparu. De nos jours, les moyens modernes de traitement de l'information permettent d'en garder systématiquement trace. Tel est le cas des interventions du président de l'Association des Glières depuis 2005, ici transcrites. Ces textes sont publiés sans rien en corriger ni retrancher, en dépit de leur caractère pour une part répétitif. En effet, ils renvoient en écho un seul message, inépuisable, celui de " L'Esprit des Glières ", celui qu'exprime le vers de Pierre Emmanuel : " Ici, des hommes ont su mourir pour demeurer des hommes ".

Les massifs alpins surprennent par l'étonnante richesse des habitats naturels qui les constituent mais aussi par la variété des êtres vivants qui les peuplent. La plupart des étages de végétation y sont représentés : collinéen, montagnard, subalpin, alpin et nival. Chacun abrite des espèces animales et végétales, mais aussi, pour les étages inférieurs, des hommes. Le peuplement des Alpes par le monde vivant ne s'est pas fait en un jour ! L'alternance de périodes froides, glaciaires, ou plus tempérées a apporté son flot d'êtres vivants. Au fil du temps, les espèces qui s'installaient dans les montagnes, parfois venues d'Asie, ou des régions polaires, ont dû s'adapter aux modifications du climat. Certaines ont disparu, d'autres ont évolué et ne se retrouvent que dans les Alpes. Pour survivre, il fallait être capable de résister aux conditions extrêmes imposées par l'altitude et le climat, particulièrement en hiver : C'est ce que l'auteur tente d'expliquer ; de manière simple, dans cet ouvrage.

Les croix qui ornent les sommets de Haute-Savoie se comptent par centaines. Toutes dissemblables, toutes riches d'une histoire, d'une ferveur, d'un sens... Il en est de magnifiquement ouvragées et d'autres d'une simplicité, voire d'un dénuement, extrême. Pourtant ces dernières sont parfois les plus poignantes, celles qui invitent à la réflexion, à la méditation. Celles qui nous "attendent" sur une élévation délaissée ou d'accès difficile et loin de tout itinéraire classique.
Patrimoine religieux, certes. Mais aussi signes des hommes en des lieux où leur présence n'est qu'éphémère. Les plus caractéristiques de ces croix, ont été rassemblées dans cet ouvrage en une somme d'images précieuses qui renvoie à des années de traque par tous les temps et en toutes saisons. Un stupéfiant voyage vers des sommets autrement plus insaisissables que les élans de roc et de glace si souvent considérés comme une finalité.