Forêts, vendanges et glaciers furent aux points de départ de mon enquête... Mais de nouveaux horizons s'ouvraient... Je découvrais dans mes pérégrinations d'archives et de bibliothèques, dans la littérature dendrologique et glaciologique... Un paysage étrange, presque inconnu... Le paysage climatique paraissait presque immobile ; il était néanmoins animé de lentes fluctuations, perceptibles quand on les mesurait sur plusieurs siècles, celles-ci, sans doute, importaient assez peu à l'histoire humaine, mais elles méritaient d'être observées pour elles-mêmes... J'abandonnai donc l'objet habituel de mes recherches et je me fis, pour quelque temps, l'historien désintéressé d'une pure nature, et le spectateur d'un devenir dont l'homme avait cessé d'être le centre .

Prenant le commandement aux jours les plus difficiles du bataillon des Glières, le capitaine Maurice Anjot engage le premier combat depuis 1940 contre l'occupant allemand sur le sol de la Patrie. Sa mission : combattre au grand jour l’ennemi, montrer la réalité militaire de la Résistance et sauver le plus de maquisards possible de la nasse où le choix des hommes et les circonstances les ont enfermés.

En résonance des soixante années qui nous séparent de la fin de la Seconde Guerre mondiale, s'immisce un regard historique novateur qui, dépassant le témoignage des survivants, veut ouvrir dans le champ de l'analyse, une connaissance de dates fondamentales qui séquence cette période de rupture sans exemple depuis la guerre de Cent Ans. En son sein, le caractère atypique des événements qui s'y enchaînent en Haute-Savoie permet de souligner que, quelles que soient les circonstances et les traverses qu'il dût subir, le souffle de l'épopée, sublimé par le bataillon des Glières, fut principalement inspiré, conduit et démontré par un faisceau éclairé de cadres et de chasseurs alpins du 27e BCA. Dans cet ouvrage à l'approche résolument dynamique, l'auteur et l'illustrateur démontrent également, dans l'harmonie du texte et de l'image, toute la modernité de la passion historique qui les interpelle.

Au lendemain de la guerre, les Résistants qui avaient participé aux combats des Glières de février - mars 1944, ont écrit un témoignage qui reste à ce jour le meilleur ouvrage de synthèse sur ces événements. Ce livre s'ouvre par un premier chapitre intitulé " Le sens des Glières ". Ainsi ont-ils voulu affirmer d'emblée le caractère hautement symbolique de Glières, bien au-delà de faits qui, au plan strictement militaire, pouvaient n'être considérés que comme un épisode mineur d'une guerre mondiale qui avait été cataclysmique. Depuis lors, si la notoriété et le rayonnement de Glières n'ont cessé de se conforter, c'est bien parce que ce symbole est l'un de ceux qui ont " fait la France " ainsi que l'écrivait un grand hebdomadaire. A Glières, plus qu'ailleurs, nous pouvons comprendre au nom de quoi nous voulons vivre ensemble dans notre pays de France, au-delà des clivages idéologiques et politiques. Au cours de plus de six décennies, ce symbole a été célébré, tant à la Nécropole nationale des Glières de Morette que sur le Plateau, à la faveur du très grand nombre d'allocutions prononcées au fil des commémorations. la plupart de ces textes ont disparu. De nos jours, les moyens modernes de traitement de l'information permettent d'en garder systématiquement trace. Tel est le cas des interventions du président de l'Association des Glières depuis 2005, ici transcrites. Ces textes sont publiés sans rien en corriger ni retrancher, en dépit de leur caractère pour une part répétitif. En effet, ils renvoient en écho un seul message, inépuisable, celui de " L'Esprit des Glières ", celui qu'exprime le vers de Pierre Emmanuel : " Ici, des hommes ont su mourir pour demeurer des hommes ".

Grandes séductrices, Alpes et affiches se sont rencontrées à une époque où l'attraction des unes comme des autres était la plus éclatante. Magnifiée par des représentations publicitaires de plus en plus valorisantes, la montagne a attiré des visiteurs - touristes, curistes, skieurs ou alpinistes - toujours plus nombreux, en même temps que l'affiche devenait un art à part entière. Et tandis que les stations alpines ou thermales et les compagnies de transport tiraient le meilleur parti de l'art publicitaire, des artistes de renom réalisaient des chefs-d'œuvre de l'affiche. La fin du XIXe siècle et la première moitié du XXe ont ainsi vu se développer une expression artistique originale, d'une étonnante variété, largement inspirée par les " cathédrales de la terre ". Les affiches représentant les Alpes sont désormais de précieux objets de collection, témoignages de l'évolution de la création graphique mais aussi du rapport de l'homme et la montagne.