Occultée par les deux symboles éclatants et glorieux des Glières et du Vercors, la résistance savoyarde demeure encore aujourd'hui largement ignorée. L'histoire des FTPF, quant à elle, est restée dans l'ombre des autres mouvements : Libération, Franc-Tireur ou Combat ; peut-être fut-elle aussi victime de la réserve de ses propres acteurs. met ainsi en lumière le rôle notable des FTPF en Savoie, depuis la genèse du mouvement jusqu'à la sanglante répression dont il fut victime. L'auteur rend ainsi hommage au combat mené par des hommes et des femmes qu'il sort de l'anonymat, en faisant un sort aux clichés répandus qui enferment l'action des FTPF dans un activisme l'inspiration politique. En s'appuyant largement sur des documents et des témoignages, l'auteur a su restituer, dans un langage clair, cette histoire dans toute son objectivité. En dehors de son aspect local, ce livre apporte des matériaux à une histoire, qui reste à écrire, du mouvement FTPF dans l'ensemble de la zone sud.

Que s’est-il passé le 26 mars 1944 à Monthievret? Hormis quelques vieux du pays, personne ne sait plus où se trouvait ce hameau. La forêt a mangé l’espace et la trace des chalets bombardés par les Allemands ne se distingue presque plus. On sait vaguement que cet endroit perdu est lié à «l’épopée du Bataillon des Glières». C’est ici que se serait produite l’attaque principale d’une division de la Wehrmacht contre le maquis de Tom Morel. Une bataille désespérée y aurait eu lieu... Des passionnés de la vérité historique ont voulu en avoir le cœur net. Détecteur de métaux en main, ils ont fouillé les lieux, guidés par un ou deux vieux rescapés aux souvenirs incertains. Ils ont comparé leurs surprenantes trouvailles aux documents d’archives et en ont déduit des conclusions étonnantes et irréfutables, bien éloignées de la représentation mythifiée qui est donnée habituellement des événements. Dimanche fatal n’attente en rien au beau symbole des Glières. Ce livre original ne manquera pourtant pas de provoquer des débats, car il dépouille ce symbole de son habillage de légende.

A quelques mois du débarquement en Normandie, du 31 janvier au 26 mars 1944, quatre cent soixante-cinq maquisards, encadrés par une poignée d´officiers et de sous-officiers du 27e bataillon de chasseurs alpins, ont tenu et défendu les armes à la main, pendant huit semaines, le plateau des Glières. Retranchés à 1500 m d´altitude au coeur du massif des Bornes, au nord-est d´Annecy, défiant les forces du Maintien de l´ordre, il fallut finalement pour les réduire, appuyés par de l´aviation et de l´artillerie de montagne, I´intervention de plusieurs bataillons de la 157e division alpine de la Wehrmacht.
L´héroïsme dont fit preuve les combattants du bataillon des Glières à l´occasion de ce premier engagement d´envergure livré aux Allemands sur le sol national depuis 1940 rassura les Alliés, encore dubitatifs, quant à la confiance retrouvée du soldat français.

Il fascine depuis des siècles. On l'appelle le "mont Maudit". On en a peur. Et puis un jour, un fou gravit le mont Blanc. Il est en redingote et se sert d'une échelle de corde. Nous sommes le 8 août 1786. Il est 18 heures et 23 minutes... Le mont Blanc est vaincu.

I1 y a soixante ans la " grande et belle aventure " des Glières s'achevait dans le sang de plus d'une centaine de résistants. Cet épisode, devenu le symbole de la Résistance à l'occupation nazie et aux Forces de Maintien de l'Ordre de Vichy, n'avait jamais été approché d'un point de vue militaire. Grâce à l'étude de sources, de témoignages et d'une iconographie inédits, le général Yves Barde analyse avec minutie les forces en présence, les tactiques et armements des deux camps et les événements qui ont conduit à la formation du Bataillon des Glières. Il restitue enfin la chronologie des violents combats qui se sont déroulés entre février et mars 1944 sur les flancs du Plateau. Combats inégaux entre une armée entraînée et équipée et une poignée de jeunes hommes qui avaient décidé de " Vivre libre ou mourir. "

Pour avoir, tout au long de son histoire, partagé le siège du pouvoir avec Genève, Chambéry ou Turin, Annecy n'en a pas moins conservé les témoignages d'une certaine puissance. La tour de l'Île, restaurée et ouverte au public, est le premier signe de la présence dans la ville du pouvoir des comtes de Genève ; le château, qui abrite désormais un musée remarquable, domine toujours l'ensemble de la cité. Les périodes plus récentes, dont le XIXe siècle artisanal et industrieux, ont laissé au long du Thiou nombre de traces. Le lac, témoin de cette histoire cinq fois millénaire, symbole d'une nature retrouvée et respectée, est devenu l'outil de son rayonnement touristique.

Mémoires et documents de la société savoisienne d'histoire et d'archéologie

Documents historiques de première importance, ces Chroniques peuvent aussi se lire comme un fantastique roman médiéval. Semblables aux romans de la Table Ronde ..

L’histoire des Glières est beaucoup plus qu’une histoire des combats. C’est l’histoire d’un mythe et l’histoire d’un drame.
Le plateau des Alpes de Haute-Savoie où, pendant huit semaines de 1944, des maquisards de toutes tendances, quelque 450 dans la dernière phase, ont fait flotter le drapeau de la liberté au vu et au su du monde libre, est chaque année, depuis trois quarts de siècle, un lieu emblématique de célébration.
Un ouvrage tout récemment paru, fruit de longues et minutieuses recherches et nourri de détails ignorés ou antérieurement déformés, vient de s’attaquer au mythe. L’auteur, animé par une sorte d’acharnement révisionniste joyeux, réduit ce que les survivants ont cru devoir appeler la « première bataille de la Résistance » à une imposture, et les maquisards savoyards, du moins pour certains d’entre eux, à des bandes sans scrupule qui, en une occasion, auraient même privé les forces allemandes d’occupation du monopole des « crimes de guerre ».

Curieusement, aucun historien n'avait encore tenté, à l'échelle du massif alpin, une approche globale de la Deuxième Guerre mondiale. Cette publication et l'exposition à laquelle elle est associée, présentée simultanément à Grenoble, au musée de la Résistance et de la Déportation à partir du 15 novembre 2003, et à Turin, ont pour Objectif de contribuer à combler ce vide. Ainsi, s'esquisse la vision panoramique qui manquait encore pour commencer à partager, de chaque côté des frontières nationales, une vision commune du conflit mondial et de son héritage.