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Il fascine depuis des siècles. On l'appelle le "mont Maudit". On en a peur. Et puis un jour, un fou gravit le mont Blanc. Il est en redingote et se sert d'une échelle de corde. Nous sommes le 8 août 1786. Il est 18 heures et 23 minutes... Le mont Blanc est vaincu.

Grandes séductrices, Alpes et affiches se sont rencontrées à une époque où l'attraction des unes comme des autres était la plus éclatante. Magnifiée par des représentations publicitaires de plus en plus valorisantes, la montagne a attiré des visiteurs - touristes, curistes, skieurs ou alpinistes - toujours plus nombreux, en même temps que l'affiche devenait un art à part entière. Et tandis que les stations alpines ou thermales et les compagnies de transport tiraient le meilleur parti de l'art publicitaire, des artistes de renom réalisaient des chefs-d'œuvre de l'affiche. La fin du XIXe siècle et la première moitié du XXe ont ainsi vu se développer une expression artistique originale, d'une étonnante variété, largement inspirée par les " cathédrales de la terre ". Les affiches représentant les Alpes sont désormais de précieux objets de collection, témoignages de l'évolution de la création graphique mais aussi du rapport de l'homme et la montagne.

Qui sont les alpinistes ? Depuis les grandes figures de la conquête des Alpes : Balmat, Whymper, Mummery, Preuss, Comici, Allain, Cassin, Lachenal, Terray, Rébuffat, Desmaison... jusqu'aux ténors de l'alpinisme moderne : Messner, Bolvin, Escoffier, Profit, Gabarrou, Lafaille... ils apparaissent tous et s'animent dans la vaste fresque historique reconstituée par Yves Ballu.

Août 1934 : Guy Labour qui redescendait seul des Grands Charmoz est précipité dans une crevasse du glacier des Nantillons. Personne ne l'a vu tomber. Dans les jours qui suivent, Frison Roche, qui n'est alors qu'un journaliste inconnu, correspondant local du "Petit Dauphinois", couvre l'évènement : la disparition de l'alpiniste parisien, les recherches improbables faute d'informations sur le lieu de l'accident, l'espoir qui s'amenuise de jour en jour, l'angoisse des parents, leur désespoirà

Gaston Rébuffat, mort en 1985, a occupé une place de premier plan dans l’histoire de l’alpinisme mondial. Sa longue silhouette, sa démarche tranquille, son parler qui évoquait à merveille le monde de la haute montagne, ses attitudes toujours harmonieuses dans une gestuelle de l’alpinisme dont il a été le poète-pédagogue inoubliable, son pull-over jacquard ; tout chez Gaston Rebuffat concourait à une philosophie de l’alpinisme très personnelle.
C’est cette philosophie û novatrice à bien des égards û qui a inspiré des vocations nombreuses de guides, d’alpinistes, et plus généralement suscité de la part du grand public une réelle admiration.