Le train démarre et le coeur de Clément s'emballe dans sa poitrine. Il serre contre lui son sac à dos et regarde les façades des maisons et des immeubles défiler de plus en plus vite. Il se demande qui sont tous ces gens qui habitent là. S'ils sont mariés. S'ils sont heureux.
Petit à petit, les maisons laissent la place à des prés, des champs et des forêts. Le bruit et les mouvements du wagon le bercent, mais pas question de s'endormir. Il ne veut pas rater son arrêt. Le contrôleur passe et Clément lui tend le billet qu'il gardait dans sa main gauche. L'espace d'un instant, il soupçonne le contrôleur de lire en lui comme dans un livre ouvert.
Mais l'homme poinçonne le billet, lui rend et lui souhaite un bon voyage.
Clément répond merci monsieur et sourit. Il est bien bête de se faire des idées. Comment le contrôleur pourrait-il savoir qu'il s'est enfui ? Personne n'est au courant. Et à part lui, personne ne sait où il va.