Le 26 avril 1933, Hermann Goering, président du Conseil de Prusse, annonce la création de la police secrète d’Etat - « Geheime Staatspolizei » - qui regroupe sous sa seule autorité les forces traditionnelles de sécurité, de maintien de l’ordre public et le département des enquêtes politiques organisé par Rudolf Diehls, « le seul homme capable de constituer un dossier et de l’utiliser ». Ce service Diehls a joué un rôle déterminant dans l’épuration des fonctionnaires qui applaudissent mollement aux succès du national-socialisme.
Cette police secrète, comme toutes les autres créations administratives du nouveau pouvoir, est connue tout d’abord sous les initiales G.S. (Geheime Staatspolizei) mais, très vite - dès le mois de juin - Diehls, avec, semble-t-il, l’aide de son chef du courrier à qui il avait demandé de lui proposer plusieurs cachets d’identification et de marque postale, impose un sigle plus mémorisable que les simples lettres G.S. : Gestapo. Trois syllabes qui, tout au long du IIIe Reich, symboliseront l’organisation et l’accomplissement de la barbarie.