Ma voix avait changé. Des poils duveteux dessinaient sous mon nez les prémices d’une moustache et de rebutants boutons me mangeaient le visage. Depuis le début de l’année, on se moquait de moi au collège Irène-Joliot-Curie. Ma mère, elle, ne me supportait plus. Elle se méfiait, même, et m’avait à l’œil après ce qui s’était passé dans le vestiaire du gymnase. J’avais intérêt à bien me comporter durant le week-end chez mes grands-parents. Pour être honnête, je la comprenais. Mes camarades et elle avaient raison. Avec l’arrivée de la puberté, j’étais en train de devenir un monstre.