Le monde des lettres a connu nombres de couples étranges, cependant il y en eut peu d'aussi singulier que celui d'Alexandra David-Néel et de Philippe Néel, son mari. Tandis qu'il demeurait fixé à Tunis, où l'attachaient ses fonctions, Alexandra David-Néel avec sa bénédiction et son aide financière poursuivait ses études et ses rêves à travers l'Inde, le Népal et le Tibet. Leur commune solitude était une sorte de lien privilégié pour ces deux êtres, aussi Alexandra David-Néel notait-elle chaque événement de sa vie vagabonde à l'intention de celui qu'elle appelait "mon bien cher Mouchy".